Déstockage Les meilleurs circuits d'après-soldes

INVENDUS : Après les soldes, qui permettent d'écouler 90 % à 95 % des stocks, se débarrasser du reliquat relève du casse-tête. Des circuits répondent à ce besoin. Avantages et inconvénients.

Les soldes s'achèvent à peine que, déjà, se pose la question du déstockage : que faire des derniers invendus qui encombrent les stocks, retardent la mise en place des nouvelles collections et plombent la trésorerie ? Malgré tous leurs efforts pour coller aux marchés, les fabricants et les distributeurs ne peuvent éluder le sujet. En fin de saison, il leur reste invariablement 5 % à 10 % de marchandises invendues sur les bras.

Il existe plusieurs solutions pour écouler ces surstocks. Le Guide du déstockage, édité par le groupe Agor (organisateur du salon Stockorama, qui se tient trois fois par an au Bourget), est une excellente entrée en matière pour aborder la question. Les différentes formules, avec leurs avantages et leurs inconvénients, y sont fort bien décrites bien que l'éditeur ait naturellement tendance à faire la part belle aux déstockeurs et aux soldeurs, qui sont ses clients.

Bons ou mauvais professionnels

Les déstockeurs traditionnels conservent malgré tout une image détestable. « Je préfère encore donner mes surstocks à la Croix-Rouge ou aux Orphelins d'Arménie plutôt que de traiter avec des soldeurs, assène Elie Kouby, directeur du développement de l'enseigne de prêt-à-porter féminin Comptoir des Cotonniers. Quand ils me proposent royalement de racheter 10 EUR des pièces que nous vendons plus de 150 EUR en magasins, j'enrage ! » La marque, qui exploite déjà une centaine de points de vente à travers la France, a donc pris le parti de gérer elle-même ses invendus en ouvrant trois magasins d'usines dans des centres commerciaux spécialisés.

Sous les enseignes Mc Arthur Glen, Quai des Marques, Marques Avenue, Usines Center ou encore À l'Usine, une douzaine de centres commerciaux de magasins d'usines, dont les premiers sont apparus au début des années 80, parsèment la France. En comptant les magasins d'usines indépendants, on recense plus de 1 500 sites de déstockage. Ces magasins permettent aux marques de contrôler rigoureusement la distribution de leurs produits : aucun risque de voir ses invendus déballés sur un marché ou référencés dans les linéaires d'un hypermarché qui se serait fourni sur le marché « parallèle ».

Revers de la médaille, ce réseau de distribution coûte cher : le loyer du centre commercial (autour de 150 EUR le mètre carré annuel, plus un pourcentage sur le chiffre d'affaires réalisé), les frais de personnel, la logistique Sa gestion requiert de surcroît une véritable expertise de la vente au détail, que n'ont pas forcément les fabricants. Résultat, ceux qui ne gèrent pas leur distribution préfèrent s'en remettre aux déstockeurs. C'est le cas notamment de marques telles que L'Oréal, Henkel, Unilever, Seb, Calor ou encore Curver. « Tous les déstockeurs ne méritent pas l'image déplorable qui leur colle à la peau, plaide Jean-Marie Massart, directeur des opérations du groupe Agor. Il existe d'excellents professionnels auxquels les marques peuvent faire confiance. Ces déstockeurs s'engagent à respecter les conditions de distribution exigées par leurs fournisseurs (revente à l'étranger, ou l'année suivante, ou hors des circuits de distribution classiques). »

La vente en ligne, nouvel eldorado ?

Des négociations au cas par cas.

Daniel Rabusseau, qui dirige le groupe ETM (déstockeur spécialisé dans la droguerie, la parfumerie et les cosmétiques), confirme : « En matière de déstockage, 90 % du deal repose sur la confiance. Les fabricants savent que nous respectons nos engagements ce qui n'est évidemment pas le cas de tous les petits soldeurs, qui nuisent à l'image de la profession. »

La fiabilité mise à part, les déstockeurs rendent un service inestimable aux fabricants. « Ils règlent leurs problèmes de surstocks en deux temps-trois mouvements », sourit Jean-Marie Massart. Les soldeurs viennent avec leurs camions, vident un entrepôt en quelques heures, et payent la marchandise cash. À un prix dérisoire, certes : autour de 10 % du prix de vente HT, et jusqu'à 20 % pour les marques les plus fortes (Levi's par exemple). Mais le problème est définitivement réglé.

Le dernier-né des circuits de déstockage est la vente en ligne. Nés à la fin des années 90, quelques sites de déstockage « B to B » (liquidation.com, destocknet.com, destock.fr) qui permettent aux fabricants d'entrer en relation avec différents déstockeurs. Le principe est le même que pour les déstockeurs et les soldeurs tra- ditionnels, à ceci près que le site internet rémunère son rôle d'intermédiaire en percevant une commission sur les ventes.

Enfin, le site rushcollection.com, créé en 2000 et racheté par La Redoute en 2001, a innové en permettant aux marques de déstocker en direct. « Nous nous adressons essentiellement aux marques de mode "pointue", qui n'ont pas assez d'invendus pour ouvrir des magasins d'usines, mais qui souhaitent néanmoins présenter leurs fins de série dans un environ- nement qualitatif », explique son co-fondateur, Gilles Raison. Ce réseau reste marginal (une centaine de ventes par jour, pour un panier moyen de 50 à 100 EUR). Mais il semble avoir trouvé sa place sur un marché du déstockage qui paraît se professionnaliser et s'assainir au fil des années.

Source : lsa-conso

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